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A l’occasion de son cycle « Des chaînes
à la plume… » la Bibliothèque
Albert Cohen a invité l’historienne Nelly
Schmidt, spécialiste de l’histoire
des Caraïbes et des politiques coloniales à
tenir une conférence sur la vie et l’œuvre
de Victor Schoelcher dont elle a rédigé la
biographie aux éditions Fayard : « Victor Schoelcher
et l’abolition de l’esclavage. »
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La jeunesse
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Rien ne semblait destiner le jeune Victor, fils d’une
famille de la bourgeoisie alsacienne, enrichie par la fabrication
et le commerce de la porcelaine de luxe, à cette
vie de combat pour l’abolition de l’esclavage.
Né à Paris le 22 Juillet 1804, Victor ne fit
pas de longues études. Il fut très vite associé
à la marche de l’entreprise familiale sise
à l’emplacement de l’actuel 132 Fg. Saint
Denis et dont il héritera en 1832, à la mort
de son père.
Son activité commerciale lui permit dès 1829
de voyager « aux Amériques » pour représenter
les produits issus de la fabrique.
Ces deux éléments sont déterminants
pour la suite de son existence car c’est en parcourant
les colonies françaises des Caraïbes et le sud
des Etats-Unis qu’il découvre l’esclavage
et entame son combat, qu’il mènera jusqu’à
sa mort. « Parti comme voyageur, il revint abolitionniste
» écrit dans ses mémoires son ami l’écrivain
et académicien Ernest Legouvé.
De même, c’est grâce aux rentes générées
par la liquidation de la manufacture paternelle (en 1834)
que cet autodidacte disposera des moyens pour financer en
toute indépendance ses activités militantes
et leur consacrer l’essentiel d’une existence
aux apparences d’oisiveté.
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Les premiers combats : |
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Célibataire, fâché avec ses deux frères,
on ne lui prête aucune liaison amoureuse officielle.
Il fréquente les cercles littéraires et artistiques,
noue une amitié durable avec Liszt et se fait connaître
comme critique d’art dès 1831. Sa présence
assidue dans les salons que lui ouvre E.Legouvé, notamment
chez Mme d’Agoult, lui permet de rencontrer George Sand,
Eugène Sue, Chopin, Camille Pleyel. Il écrit
à cette époque : « Si l’on me demande
où l’on peut prendre des inspirations dans une
société aussi profondément corrompue,
aussi froidement égoïste que la nôtre, je
répondrai que, si nous étions parfaits, nous
n’aurions pas besoin d’artistes ».
Peut-être est-ce pour cela qu’il approche aussi
les mouvements maçonniques et progressistes. De nombreuses
grandes figures républicaines sont au nombre de ses
relations proches : Leroux, Ledru-Rollin, Louis Blanc…
« Pétri de contradictions, il est à la
fois démocrate et aristocrate », écrit
encore de lui E.Legouvé.
Les récits de son premier périple en Amérique
furent publiés par la « Revue de Paris »
(un des articles s’intitulait « Des Noirs »
et décrivait une vente d’esclaves à Cuba)
dont il devint un rédacteur attitré, étendant
ses compétences à tout ce qui touche au domaine
artistique.
Parallèlement à cette vie culturelle intense,
il continue ses voyages lointains : de 1832 à 1848
il visite le Mexique, Cuba, la plupart des pays européens,
plusieurs fois les Caraïbes, l’Egypte et le Proche-Orient,
le Sénégal.
En 1833, il publie « De l’esclavage des noirs
et de la législation coloniale », ouvrage dans
lequel il pose la première pierre de son édifice
abolitionniste : une charte coloniale en trente articles décrivant
un premier plan d’émancipation. C’est le
premier d’une longue série d’écrits
sur le sujet qu’il continuera de diffuser jusqu’en
1848 (le plus important s’intitulant « Histoire
de l’esclavage pendant les deux dernières années
»).
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La grande victoire : |
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La révolution de 1848 le surprend au Sénégal
où il est parti étudier la traite musulmane.
Dès son retour il est nommé par Arago Secrétaire
d’état aux Colonies et Président de
la Commission contre l’esclavage. A contrario du système
appliqué récemment dans les colonies anglaises,
il prône et impose l’abolition immédiate,
accompagnée du droit de vote simultané pour
les nouveaux citoyens.
Deux mois après la publication du décret du
27 Avril 1848, le Gouvernement Provisoire abolit l’esclavage
dans les colonies françaises (Guadeloupe, Martinique,
Réunion, Guyane, Sénégal et autres
établissements de la côte occidentale d’Afrique,
Mayotte, Algérie) en ces termes :
« Considérant que l’esclavage est un
attentat contre la dignité humaine ; qu’en
détruisant le libre arbitre de l’homme, il
supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il
est une violation flagrante du dogme républicain
: « Liberté-Egalité-Fraternité
… »
Schoelcher est immédiatement élu député
des colonies de Guadeloupe puis de Martinique.
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L’exil : |
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Le coup d’état du 2 Décembre 1851 contraint
Schoelcher à l’exil. Il quitte Paris, déguisé
en ecclésiastique et gagne Bruxelles, via la Suisse.
Interdit du territoire par décret du 9 Janvier 1852,
il s’installe à Londres. Il y demeure près
de dix-neuf ans (jusqu’en Août 1870), refusant
l’amnistie proposée par Napoléon III en
1859. Il retrouve Victor Hugo à qui il rendra régulièrement
visite à Jersey et collabore à certaines des
publications initiées par le grand écrivain,
devenu le porte-parole des proscrits.
Il poursuit son œuvre littéraire durant toute
cette période, témoignant par ses écrits
de sa persévérance contre l’esclavage,
le colonialisme et fustigeant le nouvel Empereur (notamment
dans l’« Histoire des crimes du 2 Décembre
»).
« Tout l’honneur de ma vie politique est d’être
du grand parti des démocrates socialistes » écrit-il
en Décembre 1853.
Il entreprend des collections de toutes natures : manuscrits
musicaux, estampes, grès de Wedgwood, pièces
archéologiques précolombiennes, souvenirs de
voyage, journaux et revues artistiques, documents et objets
antiesclavagistes…. Il entrepose le tout dans sa maison
de Chelsea. Son statut d’exilé semble être
à l’origine de cette « boulimie »
intellectuelle. Il devient aussi l’un des grands spécialistes
de Haendel et rédige une biographie du célèbre
musicien qui est encore aujourd’hui considérée
comme la référence.
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Le retour du grand Républicain
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De retour dans sa patrie, Schoelcher reprend le combat. Elu
sénateur en 1875 (il le restera jusqu’à
sa mort), il dénonce à l’Assemblée
« la traite des captifs sur la côte orientale
d’Afrique » ainsi que « la politique massive
d’immigration asiatique » qui veut substituer
une nouvelle main d’oeuvre précaire aux anciens
esclaves des colonies. Il réclame l’application
du droit commun aux nouveaux citoyens et rejette la pratique
d’une « législation mitoyenne entre les
procédés coercitifs et le droit commun de la
France ».
Son combat républicain l’oppose au boulangisme,
il fonde la Société des Droits de l’Homme,
publie, à l’occasion du centenaire de la Révolution
de 1789, une « Vie de Toussaint Louverture » ouvrage
toujours de référence.
Installé à Houilles en 1892, il y meurt le 25
Décembre 1893.
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II . Schoelcher et le contexte
abolitionniste : |
Schoelcher a vécu les trois phases de l’abolition
de l’esclavage : la lutte, l’application et les
conséquences socio-économiques de cette abolition.
Dans ses écrits de la première période,
on trouve à la fois une description des différentes
formes pratiquées dans les colonies (françaises
mais aussi britanniques ou espagnoles) ou aux Etats-Unis (faisant
ressortir l’étonnante contradiction entre les
convictions religieuses des propriétaires du Sud et
leur lutte pour le maintien du système) et aussi des
analyses sur l’esclavage musulman, sur l’Egypte
de Méhémet Ali qu’il décrit comme
« un négrier déguisé en civilisateur
» ; il n’hésite pas à assimiler
l’esclavage au racisme en écrivant un «
Examen critique du préjugé contre la couleur
des Africains et des sang-mêlé » qu’il
présente à la Société des Amis
des Noirs (instituée par l’Abbé Grégoire)
; il critique violemment les abus de pouvoir des planteurs,
les sévices qu’ils infligent aux esclaves, le
marronnage (chasse aux esclaves évadés) parlant
de « la mort sociale » de ces derniers. Il persifle
le système du rachat forcé qui, en 1845, instaure
un pseudo affranchissement qui n’est qu’une substitution
d’un contrat d’esclavage financier à l’esclavage
tout court.
Il rappelle aux bons républicains l’histoire
d’Haïti, cette colonie de Saint-Domingue où
les esclaves se battirent pour leur indépendance contre
les troupes de Bonaparte («déshonoré par
son exécrable barbarie ») qui avait rétabli
le 17 Mai 1802 l’esclavage aboli par la Convention le
4 Février 1794. Cet état haïtien qui ne
sera reconnu par la France qu’en 1825 et contre paiement
d’une forte indemnité !
Par sa connaissance de l’ensemble des systèmes
colonisateurs qui lui permet une analyse comparative pointue,
il sut développer une vraie théorie émancipatrice
intégrant les différentes contraintes, notamment
économiques.
Il définit ainsi un véritable « projet
global » sorte de charte de l’émancipation
qui doit être, à ses yeux, accompagnée
par :
- une généralisation de l’instruction
primaire
- une égalité civile et politique
- un encouragement au mariage des nouveaux citoyens
- une ouverture des emplois publics à tous
- une indemnisation équitable des anciens propriétaires
- une incitation financière à la modernisation
des outils de productions et à la centralisation industrielle
- une attribution de terres et une aide à la valorisation
de leur capital pour les affranchis
- une politique d’immigration européenne pour
pallier au déficit de main d’œuvre sans
poursuivre les transferts d’Afrique ou d’Asie
Vrai républicain, il dut cependant réfuter les
arguments qu’on lui opposa sur le privilège donné
à la lutte abolitionniste par rapport au combat prolétarien
contre la misère ; il s’adressa alors à
ses contradicteurs en ces termes : « L’extinction
de la servitude et la réforme du prolétariat
sont sœurs ».
En avance sur son temps, il sut faire face aux tenants de
l’anthropologie raciste de l’époque (Gobineau)
et accusa ainsi les Européens du « maintien de
la barbarie en Afrique ». Tant il est vrai que la servitude
imposée ne pouvait s’expliquer, selon lui, que
par le jugement d’infériorité porté
à l’égard des populations noires.
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III . Les combats républicains de
Schoelcher |
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Au-delà de sa lutte abolitionniste, Schoelcher fut
aussi l’animateur d’autres batailles :
- contre la peine de mort
- contre l’exploitation des femmes et des enfants
- contre les dictatures (on a vu sa lutte contre le coup d’état
de 1852, contre le boulangisme mais il critiqua
aussi la politique de Bismarck)
- contre la guerre
- contre les conditions pénitentiaires (avec Barbès)
- pour les Etats-Unis d’Europe
- pour le suffrage universel
- pour la laïcité et l’instruction publique
- pour les droits de l’homme
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IV . Pourquoi un combat inachevé
? |
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Bien que le mythe de Schoelcher reste profondément
ancré dans le monde caribéen, - la Saint Victor
(le 21 Juillet) est un jour férié aux Antilles
françaises, - la référence à
son action a cependant souvent servi d’alibi pour
justifier le caractère néfaste du colonialisme.
Son image fut ainsi utilisée par Aimé Césaire
et Gaston Monnerville pour défendre la loi de départementalisation
des Antilles en 1946..
Victor Schoelcher fait donc partie du panthéon des
divinités républicaines reléguées
par la contestation dans les placards de l’histoire
:
- Pour une certaine droite, l’homme continue à
exhaler une odeur de soufre et le geste symbolique de F.
Mitterrand déposant, en Mai 1981, une rose sur sa
tombe, voulait sans doute témoigner a contrario de
ce jugement.
- Pour les tenants de la négritude, de l’autonomie
ou de l’indépendance, ce grand bourgeois, né
avec une cuiller d’argent dans la bouche, fut souvent
considéré comme le symbole d’un paternalisme
pesant et de la pire,-parce que faussement généreuse-,
des condescendances à l’égard des Noirs.
Il n’a cependant pas démérité.
Il fut, à bien des égards, un précurseur
et un novateur et mérite d’être arraché
à l’oubli qui semble s’acharner sur lui.
L’on n’a guère en effet, en cette année
2004, parlé de lui et du bicentenaire de sa naissance,
chose passablement curieuse dans notre pays où la
« commémorationite » est élevée
au rang de sport national !
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L’esclavage a été
officiellement rayé de la carte : |
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- depuis 1838 dans les ex colonies britanniques
- depuis 1848 dans les ex-colonies danoises ou suédoises
- depuis 1863 dans les ex-colonies néerlandaises
- depuis 1865 aux Etats-Unis
- depuis 1873 à Puerto-Rico
- depuis 1886 à Cuba
- depuis 1888 au Brésil
Le monde n’en a pas pour autant terminé avec
la négation des droits de l’homme ; l’esclavage,
porteur de son passé de violence et d’oubli,
s’insinue toujours sous de nouvelles formes.
Le transfert des cendres de Schoelcher au Panthéon
(le 20 Mai 1949) sous la pression des députés
africains de l’ex A.E.F/A.O.F (notamment Gaston Monnerville),
l’instauration dans la loi française de la qualification
de crime contre l’humanité à l’esclavage
(Mai 2001) sont autant de symboles forts mais il reste du
chemin à parcourir :
La conférence de l’O.N.U. qui s’est tenue
à Durban du 31 Août au 7 Septembre 2001 était
intitulée « Conférence mondiale contre
le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie
et l’intolérance qui y est associée »
et portait au sommaire de ses débats :
- traite des femmes et des enfants
- migration et discrimination
- discrimination sexuelle et raciale
- racisme et peuples autochtones
- protection des droits des minorités
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Schoelcher écrivait dans
sa profession de foi de candidat aux élections législatives
d’Avril 1848 à Paris ; |
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« La société a bien des plaies à
guérir ; il faut que chacun se charge d’un mal,
si je puis dire, pour le combattre pied à pied. Dans
la mesure de mes forces, je me suis consacré à
l’une des grandes réparations que l’humanité
se devait à elle-même. J’ai provoqué
l’émancipation de nos frères, les hommes
noirs, de cette race que les gouvernements monarchiques ont
mise en esclavage, et que la république va bientôt
mettre en liberté. Cette tâche n’a point
été exclusive pour moi et n’a jamais empêché
de songer à mes frères blancs ; dès que
l’âge me l’a permis, j’ai travaillé
à défendre les intérêts du pauvre,
du prolétaire, des classes laborieuses, des opprimés….Chaque
homme, pour se gouverner dans la vie, se crée une loi,
une doctrine, se fait une sorte de boussole morale qu’il
regarde à mesure qu’il avance. Ma boussole a
toujours été dans l’un des deux mots :
Liberté, Justice ».
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Que trouve-t-on dans le préambule
de Durban : |
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« Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie
et toutes les formes d'intolérance qui y sont associées
n'ont pas disparu. Nous reconnaissons qu'elles persistent
dans ce siècle nouveau et que leur persistance est
engendrée par la peur: la peur de ce qui est différent,
la peur de l'autre, la peur de voir sa sécurité
personnelle menacée. Et même si nous reconnaissons
que la peur humaine ne peut, elle-même, être
éradiquée, nous affirmons que ses conséquences,
elles, peuvent l'être.
Nous formons tous une seule famille humaine. Cette vérité
est devenue aujourd'hui une évidence grâce
au premier décodage de la séquence du génome
humain, réalisation extraordinaire qui non seulement
réaffirme notre humanité partagée mais
qui porte également en elle la promesse de transformations
dans la pensée et la pratique scientifiques comme
dans la conscience que notre espèce peut avoir d'elle-même.
Ceci nous encourage sur la voie d'un plein exercice de l'esprit
humain, d'une maîtrise nouvelle de toutes ses capacités
inventives, créatrices et morales, renforcés
par l'égale participation des hommes et des femmes.
Le XXIe siècle pourrait ainsi devenir une ère
d'authentique épanouissement et de paix.
Nous devons nous efforcer de ne pas oublier cette formidable
opportunité. Au lieu de laisser la diversité
de la race et des cultures devenir un obstacle au développement
humain et aux échanges entre les hommes, nous devons
recentrer nos conceptions, discerner dans une telle diversité
le potentiel d'enrichissement mutuel et prendre conscience
du fait que l'interaction entre les grandes traditions de
la spiritualité humaine offre les meilleures perspectives
pour la sauvegarde de l'esprit humain même. Pendant
trop longtemps, cette diversité a été
perçue davantage comme une menace que comme un bienfait.
Et trop souvent cette menace a pris la forme du mépris
et des conflits raciaux, de l'exclusion, de la discrimination
et de l'intolérance.
Les horreurs du racisme - de l'esclavage à l'holocauste,
à l'apartheid, au nettoyage ethnique - ont profondément
blessé les victimes et avili leurs auteurs. Ces horreurs
existent toujours sous de multiples formes. Le temps est
venu de les affronter et de prendre contre elles des mesures
globales »
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Les deux discours se rejoignent …à
plus de cent quarante années de distance…
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…
N’oublions donc pas Schoelcher en cette année
2004, celle du bicentenaire de sa naissance, celle du bicentenaire
de l’indépendance d’Haïti et qui
a été décrétée «
Année Internationale de Commémoration de la
lutte contre l’Esclavage et de son abolition »
par l’UNESCO car on estime à 27-30
millions d’adultes et 250-300 millions d’enfants la population de notre planète qui est soumise à
des conditions de vie inhumaines (travail forcé,
prostitution, migration forcée, etc..).
« Schoelcher eut dans la vie deux objets d’ardente
passion : l’émancipation des esclaves et la
République », écrivait en 1887 le fidèle
Legouvé.
Puisse-t-on faire que chacun d’entre nous conserve
ces mêmes objectifs encore aujourd’hui.
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Bibliographie sommaire |
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1) Ouvrages de Nelly Schmidt :
- Histoire du métissage (La Martinière, 2003)
- Abolitionnistes de l'esclavage et réformateurs
des colonies (Karthala, 2001)
- Victor Schoelcher en son temps - Images et témoignages
(Maisonneuve et Larose,1998)
- L'Engrenage de la liberté. Caraïbes-XIXe siècle
(Université de Provence, 1995)
- Victor Schoelcher (Fayard, 1994-1999)
2) Autres publications :
- Luttes contre l’esclavage, publication (Unesco,
2004)
- Anne Girollet, Victor Schoelcher, abolitionniste et républicain
: approche juridique et politique de l’œuvre
d’un fondateur de la République ( Karthala,
2000)
- Meyer, Esclaves et négriers (Découvertes
Gallimard)
- La traite des Noirs (Que sais-je P.U.F.)
- Katia de Queiros, Esclavages, Histoire d’une diversité
de l’Océan Indien à l’Atlantique
Sud, (L’Harmattan, 1997)
- Oruno D.Lara, Les Caraïbes (Que sais-je P.U.F.)
- Oruno D.Lara, De l’Oubli à l’Histoire,
Guadeloupe, Guyane, Haïti, Martinique (Maisonneuve
et Larose, 1998)
- Textes et Documents pour la Classe : L’esclavage
; Les abolitions de l’esclavage, la longue marche
(C.N.D.P.)
3) Sites internet :
- UNESCO « De l’esclavage à la liberté
» avec notamment une carte très bien faite
sur la traite négrière
http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=13974&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
- ONU Dossier de presse sur la Conférence de Durban
http://www.un.org/french/WCAR/e-kit/press_kit.htm
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1804 fut aussi l’année de l’indépendance
de Haïti. Cet événement historique
majeur intervint un an après la mort dans une
geôle française de Toussaint-Louverture,
héros de la libération de son peuple,
capturé et déporté sur l’ordre
de Napoléon.
La bibliothèque municipale commémore
ce bicentenaire et rend également hommage à
Victor Schoelcher, dont l’action aboutit à
l’abolition définitive de l’esclavage
en 1848, par une série d’expositions
et de rencontres autour de la littérature des
Caraïbes et par un concours de dessin proposé
aux enfants.
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Disons nous et disons à nos
enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface
de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure
permanente faite à la race humaine toute entière...
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Victor
Schoelcher |
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