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DU COTÉ DES FEMMES LIBRES


HEYA

Dans le n°4 de Signets , vous avez pu lire le billet plein de nostalgie et d’amertume qu’une de nos fidèles lectrices nous avait adressé. Cette fois, nous publions le texte du remarquable diaporama, Heya, que Michèle a consacré aux femmes jordaniennes victimes de la « loi familiale ». Quant à un autre de ses diaporamas, intitulé « Elle », qui ne l’a pas vu - ni écouté - ne peut véritablement parler des femmes…

HEYA... Ça veut tout simplement dire... ELLE. Chrétienne ou musulmane, elle existe encore, de nos jours, là-bas, quelque part en Jordanie, dans la solitude du désert ou dans le désert d’une grande ville. Elle est seule, elle tremble, elle attend. Elle a transgressé les lois ancestrales de la tribu. Elle a aimé, elle a osé, elle a trompé, elle a fauté. L’honneur est bafoué, elle doit expier. Pendant des jours, des semaines, son père, ses frères, ses cousins, tous les hommes de la famille l’avaient suivie, partout…Ils l’avaient guettée, épié chacun de ses gestes, contrôlé chacune de ses sorties. Elle avait senti peser sur elle leur regard inquisiteur et soupçonneux.

Heya, c’est ELLE, la rebelle. La peur s’était emparée d’elle. Comment leur échapper ? Le suicide ? Solution lâche et indigne... La prison ? Se faire enfermer pour échapper à leur jugement, comme d’autres s’y étaient résignées avant elle ? Elles y croupissaient, seules, loin de tout... Non, elle ne voulait pas s’exclure du monde, de la vie qui s’ouvrait devant elle. Elle, elle allait lutter. Seule contre tous. Pour que soient reconnus son droit à la vraie vie, son droit à l’égalité, sa liberté... Pour elle et pour toutes les femmes…

Un beau soir, ils se sont réunis. Tribunal familial secret. Devant Dieu et les hommes. Ils étaient tous là, les mâles de la tribu, farouches gardiens de la chasteté de leurs sœurs et de leurs épouses. Blessés... La honte s’était abattue sur eux. Cette honte, il fallait la laver. Sauver honneur de la famille. Elle doit PAYER... Elle a aimé, elle a fauté. La sentence est tombée. La MORT...

Elle est morte. Assassinée par son frère aîné. Dans l‘indifférence générale. Les juges accorderont les circonstances atténuantes au meurtrier. La loi du pays est ainsi faite, elle les protège. On le condamnera à une peine de principe. Pire encore, il sera acquitté. Et cela, de nos jours, quelque part en Jordanie. Heya n’est pas morte pour rien. Elle vivra encore longtemps dans le cœur et la mémoire de celles qui grandissent là-bas. Elles poursuivront la lutte pour la vie. Elles continueront à espérer. Heya, c’est elle, c’est la FEMME.

Michèle SAUFFROY-PARET

 

 

 

 

 

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