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L’article sur les origines de Saint-Leu, paru dans le numéro 3 de Signets, vous a fait traverser l’époque gallo-romaine dans la forêt puis celle de l’installation des Francs dans la vallée. La présence de sarcophages mérovingiens atteste d’une vie religieuse dès le Vème ou VIème siècle sur les hauteurs de Saint-Leu. Dès les temps carolingiens (de 751 à 987) une église est édifiée près de ce cimetière et c’est là que va naître le village.
Ce n’est pourtant qu’au début du XIIème siècle (entre 1111 et 1128) qu’il est fait mention dans un document officiel de l’église de Saint-Leu. Le village dépendra de la baronnie des seigneurs de Montmorency dont l’un des principaux revenus provenait alors de plusieurs moulins et de deux viviers très poissonneux établis près d’un cours d’eau aujourd’hui disparu qui traversait la plaine. Les vignes alimentaient également l’économie locale dès le Moyen-Age.
Mais revenons aux origines de l’église. Elle est dédiée à Saint Leu, descendant de Clovis, né près d’Orléans vers 573 et mort à Sens en 628 . Archevêque de Sens, il fut un moment exilé, sur la foi de faux rapports, par Clotaire II. Réhabilité sous les honneurs, il faisait l’admiration de tous par sa charité.

L’église et son cimetière un peu plus à l’est se trouvaient au nord de notre actuel chemin de Madame au bout de la rue Bellevue. L’église et son village se situent au XIème siècle à la même altitude et sur la même ligne droite que les églises de Taverny et de Saint-Prix. A l’origine, deux axes traversent Saint-Leu : un chemin relie les trois églises - correspondant à nos chemin Madame et chemin des claies - et une voie qui conduit, selon un axe Chauvry-La Chaumette ou Calmeta, village au pied de la colline, à cette église de Saint-Leu. Cette rue porte jusqu’au XIVème siècle le nom de Rue du Monasterium, probablement vu l’importance de l’édifice et la présence des moines de Pontoise. Cette rue va à l’époque rejoindre la "Cavée" - chemin creux - reliant Saint-Prix à Chauvry.
Tandis que prospère Saint-Leu en « haut », se développe aussi au pied de la colline un autre village du nom de Calmeta, aux maisons groupées aux abords d’une léproserie. Nos actuelles rue de la Forge (ex rue du Plessis) et rue du Château reliaient l’église de Saint-Leu à Calmeta.
Un troisième axe apparaît plus tard au XIIIème siècle : l’actuelle Rue de la Marée, ancien chemin par lequel les voitures des mareyeurs amenaient le produit de la pêche de la Manche vers les Halles de Paris. Cette rue de la Marée à Saint-Leu sera abandonnée au milieu du XVIIème siècle par les mareyeurs quand sera crée la route de Paris à Auvers qui emprunte la Grande Rue (rue du Général-Leclerc). Il paraît probable que cette « Grande Rue » existait déjà au XVème siècle car la place de la Forge est déjà citée alors.
Il nous faudra revenir dans un prochain article sur la « migration » du village d’en « haut » qui va se rapprocher de Calmeta.


Marie-Claude Lacombe

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