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LE PRIX
ANNIE ERNAUX 2004
CATEGORIE ADULTES
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1) Soixante-six textes
ont été soumis à la sagacité
du jury des lecteurs, qui en a examiné la conformité
par rapport au règlement, selon les quatre critères
suivants :
-Le thème
-Le lieu de l’action
-La présence de la phrase d’Annie Ernaux
-Le respect du genre
Sur les soixante-six textes en compétition, dix-huit
(27%) ont été considérés
par la majorité des jurés comme non conformes
pour non respect du thème et/ou du genre, vingt-neuf
supplémentaires ayant été rejetés
par au moins un membre du jury.
Le titre, l’originalité et la force de
la chute, la qualité de l’intrigue et le
style ont servi à affiner le jugement porté
sur les différentes œuvres proposées.
La notation des jurés s’échelonne
de un à vingt. Trois textes obtiennent
la note maximale d’au moins un juré et
trente d’entre eux (45%) se voient attribuer dix
sur vingt en notation moyenne. La note moyenne maximale
est de 14,7.
Après délibération, dans une atmosphère
souvent marquée par des débats acharnés,
dix-sept candidats ont été sélectionnés
pour le jury final…
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2) La thématique :
Quelques idées force servent de lignes directrices
à la majorité des nouvelles en compétition
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2.1 L’environnement urbain, motif de
perte des racines mais source d’imaginaire :
Dans « Le vieux sorcier » (n°1), l’auteur
évoque l’histoire d’un jeune beur
qui fait d’un chêne plusieurs fois centenaire
son confident. Il le surnomme le vieux sorcier et
imagine ce que sa mémoire a retenu …
et bien plus encore. « Les tours de la cité
dominaient la périphérie de la ville.
Une seconde ville posée à côté
de la véritable. Une banlieue proche de rien
mais loin de tout. Un lieu sans passé et surtout
sans avenir mais pas sans mémoire. Car la mémoire
ici est vivace et les souvenirs tenaces ».
Dans « Le mur » (n°4), le héros
va entreprendre de métamorphoser un vaste mur
blanc préservé de la moindre herbe folle
en support de plantations de fleurs anciennes. L’obstacle
infranchissable devient ainsi clôture de protection
à l’intérieur de laquelle il va
s’enfermer pour fuir sa vie morose et sans idéal.
Dans « Le Roi Descaves » (n°24), le
jeune Jason décide de se réfugier dans
une cave où il s’est bricolé un
logis pour devenir le souverain de son domaine et
fuir la réalité. Ce cadre idéalisé
doit lui permettre de trouver l’amour... Il
y trouvera bien plus encore.
Dans « Dérives urbaines » (n°39),
un homme, brisé par la vie et devenu clochard,
erre à la recherche de son passé, «
suivant la trace de ses semelles éventées
». Devant une école, i l croit reconnaître
son fils …
Récit original dans « La belle échappée
» (n°41), par lequel le narrateur imagine
la ville idéale qui lui échappe peu
à peu en glissant des pages du livre.
Dans « Noir et blanc » (n°52), l’héroïne
et son amie Dana parcourent une ville inconnue, tassée
le long de son fleuve. Elles tentent d’en définir
les contours par les odeurs et les couleurs ...
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2.2 La terrifiante noirceur de la vie dans
les cités de banlieue :
Dans « Banlieue postale » (n°21),
une postière vit « une étrange
vie de couple avec Monsieur le Receveur, claquemurée
dans son cagibi », dans un bureau de la «
banlieue rouge », sorte de no man’s land
insipide jusqu’à sa rencontre avec «
l’homme au blouson blanc », qui «
porte l’hiver avec lui accroché à
son pull-over ». C’est le titulaire de
la boîte 25 qui ne reçoit jamais rien…
« Ici, dans cette allée borgne, je suis
en sursis. Le bureau de poste est là comme
une épave. A attendre sa disparition. C’est
un assemblage atroce de brique et de béton.
Un truc ignoble. Quand le champ des immeubles aura
fini de surgir, on l’abattra et il n’y
aura personne pour le regretter, même pas moi
».
Dans « La tristesse manque de confort »
(n°50), l’auteur fait le récit des
démêlés d’une chômeuse
qui « en passant, plaisante le goudron »
et vis « dans nulle part à m’inquiéter
», résumant son texte à «
un dialogue de pauvre qui appartient à ceux
qui n’ont rien dans la ville ».
Dans « La vie banlieusarde et pitoyable de Polo
le Prolo » (n°6), tous les clichés
sur la noirceur de vie du prolétariat moderne
des cités se retrouvent en un long récit
qui débouche sur une attachante note d’optimisme.
« Un usager peut en cacher un autre »
(n°48) décrit, en un mélange de
prose et de poésie, le milieu urbain dans tout
ce qu’il peut avoir de plus stressant : «
Des valises sous les yeux pour les premiers [les travailleurs],
plein les mains pour les autres [ceux qui partent
en week-end], le tout se voulant inexorablement interprété
d’un pas cadencé ».
« Il était une fois…une rue »
(n° 63) nous entraîne dans le monde des
ados en nous contant une fugue urbaine qui finit bien.
Le style est étonnant, voire détonant
! : « Les enseignes irrésistibles d’un
Quick et d’un Mac Do qui rameutent de leurs
logos lumineux les affamés de notre crade génération
», « Les réverbères filiformes
ne diffusent aucune lueur rassurante sur le tracé
de l’avenue ombrageuse qui s’allonge à
l’infini devant moi », « Les disjonctés
du présent», « des mômes
dont j’ai encore pas pu vérifier la couleur
du jour ».
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2.3 Les drames de l’incommunicabilité
; la ville inhumaine :
Dans « Le passage » (n°8), le récit
décrit un contact inédit entre deux
mondes qui se côtoient habituellement sans se
rencontrer : une vieille femme, abandonnée
par les siens, décide de partir en «
expédition » vers la cité voisine
qu’elle n’a jamais pénétrée
mais il lui faudra franchir le grand boulevard et,
au retour, c’est l’accident… Paralysée,
elle n’oubliera cependant pas ses nouveaux amis,
ceux qui l’ont « accueillie sur l’autre
rive ».
Dans « La mère Cracra » (n°16),
une nouvelle locataire emménage dans l’appartement
de la mère Cracra qui vient de mourir. Elle
découvre la triste histoire de cette vieille
femme et de son conflit permanent avec la gardienne
… qui avait pourtant connu, comme elle, les
camps de la mort …
« Liberté ? » (n°57) raconte
l’histoire d’une déchéance
partagée entre un « vrai clochard triste
», que la vie solitaire et ses aléas
a mené à la rue, et son compagnon de
misère « le Vieux », cet accidenté
de la vie, dont le fils a été fauché
par un chauffard et qu’il va rechercher dans
la ville : « La cité est schizophrène.
Elle montre à ses visiteurs son plus doux visage
et dans le même temps attribue ses bas-fonds
aux plus humbles d’entre nous ».
Dans « Le terminus de la ligne H » (n°62),
sorte de parabole imagée sur la solidarité
intergénérationnelle et contre la xénophobie,
un vieillard qui se rend à l’hôpital
est adopté par une mère africaine et
sa famille. Après avoir consolé la petite
Mélanie, perdue dans la cité, il deviendra
le « tonton » des gamins qui, peu de temps
auparavant, le chahutaient.
Avec « Rue du Docteur Barety » (n°66),
l’auteur nous fait vivre le triste destin d’un
SDF qui trimbale dans son baluchon le tableau peint
par son dernier compagnon d’infortune, «
le Docteur ». Agressé par des voyous,
il se réveille auprès de la jeune fille
peinte sur la toile. Est-ce enfin le paradis ?
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2.4 L’environnement urbain et la recherche
de la nature :
Dans « La fleur qui vous parlerait » (n°7),
Céline dialogue joliment avec une orchidée
et retrouve ses écrits de jeunesse, constatant
avec tristesse que les mêmes mots reviennent
et que son combat pour la nature reste toujours à
mener…
Dans « Trois épis » (n°27),
l’auteur écrit la saga d’un cadre
qui va retrouver le bonheur en apportant son expérience
de gestionnaire à ses hôtes, tenanciers
d’un gîte rural. Dans « Nain de
gazon, nain de béton » (n°9), le
carré de gazon du nain de jardin va être
bétonné … Il monologue sur l’évolution
du monde, la nostalgie du temps passé avant
de voir disparaître ses propriétaires
et de disparaître lui-même, enlevé
par les libérateurs de ces petits personnages
familiers.
Dans « Moi si j’étais un homme
» (n°40), la jolie fable de l’arbre
centenaire qui se prend pour homme débouche
sur un hymne en faveur de l’écologie.
Dans « Sonate à quatre mains »
(n°56), le héros est un géant qui
« a gardé un goût de terre dans
la bouche ». Il fait corps avec la musique mais
doit gagner Paris qui deviendra son second univers.
Il y découvrira un homme très grand
en bleu de travail, « un éventreur d’immeubles
», « perdu au milieu d’autres vies
occupées à des choses qui semblent bien
plus importantes que la musique »… Petit
à petit, les deux personnages se confondent
au moment où le pianiste apprend que son logement
doit disparaître … Le piano est détruit
sous le béton mais la ville a-t-elle vraiment
eu raison du musicien aux racines paysannes ?
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2.5 La transformation de la ville et de son
architecture ; la ville du futur :
Dans « Ville nouvelle » (n°64), les
immeubles sont quasiment transformés en êtres
vivants et un architecte un peu bizarre semble se
trouver confronté à une terreur passée
lorsqu’il doit rénover l’immeuble
de brique brune qui devient vite l’objet central
de toute l’intrigue … « A chaque
fois, les immeubles semblaient plus ventrus, craquelés
d’indigestion, bourrés d’êtres
humains encore frétillants, parcourus de sombres
rumeurs, penchés sur lui[l’architecte],
le chassant toujours, à bout de souffle et
l’œil brouillé, vers le bâtiment
brique et le coquelicot… »
Dans « ô temps, suspends ton vol »
(n°10), le narrateur, malgré ce titre aux
accents lamartiniens, revient dans Paris pour une
journée à l’original objectif
: la chasse aux pigeons envahissants … Il y
découvre que le béton a pris de plus
en plus de place …
« Pourquoi pas là » (n°55)
imagine une ville dont les habitants ont atteint la
sagesse …
« Mon quartier » (n°65) décrit
Paris en 2067, ville en ruines où les oubliés
(les exclus) sont surveillés et vivent dans
la crainte permanente de l’internement.
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2.6 La ville labyrinthe ou la ville prison
:
Dans « Urbania » (n°12), un jeune
couple voyage dans la métropole infinie, myriade
d’agglomérations étagées
sur plusieurs niveaux : on y retrouve des airs de
Pologne, de Japon ou de Chine et, petit à petit,
le récit confine à l’angoisse,
dans un monde totalement inconnu, transformé
en labyrinthe où les héros vont subir
un enfermement proche de l’oppression.
Dans « Le cimetière des éléphants
» (n°19), l’auteur fait pénétrer
progressivement son héros dans une ville fantôme,
comme mise en quarantaine, où sont «
parqués » les vieillards en « une
effrayante galerie de portraits », eux, dont
« des dizaines de regards semblent l’épier
».
Dans « La pieuvre » (n°29), un jeune
provincial découvre une banlieue qui se bouleverse.
Il prend conscience que tout est déterminé
par « la firme » qui impose vite à
chacun un profil « aux oreilles longues et pointues
» .Il réussira cependant à fuir
vers son Aveyron natal … mais « en éclaireur
».
« Le labyrinthe blanc » (n°34) nous
conduit dans une ville reconstituée au sein
d’une maison de retraite car, écrit l’auteur,
« c’est dans nos rêves que se trouvent
les plus belles rues de notre vie ».
Le texte « Dans l’obscurité des
murs » (n°46) conte l’étrange
histoire d’une mère et de son fils, perdus
dans un quartier où « les murs chuchotent,
chuintent et se plaignent », transformant très
vite le cadre en oppressant espace.
Avec « Fièvre obsidionale » (n°49),
nous pénétrons sur les traces de Saïd
et de Ferdinand dans leur quartier détruit
où ils nous entraînent par touches successives
: la partie de Monopoly, la guide japonaise, les sacoches
de courrier non distribué, la cave du palace
abandonné,etc.…A côté la
vie continue .. Que s’est-il passé ?
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2.7 La ville imposée par la vie :
Dans « Se perdre et se retrouver » (n°33),
l’auteur décrit la conquête de
la capitale par une étudiante provinciale.
C’est le récit d’une « domestication
» de ce monde déroutant et gigantesque
par l’approche du quartier et de ses familiarités.
L’héroïne pourra bientôt «
sentir la ville battre dans ses poches ».
Dans « Cocody-sur-Oise » (n°13), l’exil
d’une Française née en Afrique
se teinte finalement d’espérance par
la rencontre avec des immigrés sur un marché
africain de sa nouvelle banlieue.
Dans « Planète béton » (n°15),
un beau texte, sous forme de dialogue entre une mère
et son fils, évoque le destin d’une famille
algérienne chassée de sa terre et ballottée
de foyer en cité, de bidonville en HLM. «
Il y a des questions qu’il vaut mieux ne pas
se poser, des vies qu’il vaut mieux ne pas avoir
vécues, des livres qu’on aurait jamais
dû lire. La seule chose à laquelle j’aspire
depuis que je respire, c’est le vide…
» Ce fils écrira-t-il un jour l’histoire
de ce drame plutôt que de remplir un carnet
de voyage portant pour noms d’escales les noms
relevés sur les plaques de rues lors de ses
sorties nocturnes à la recherche de son destin
?
Dans « La renaissance » (n°22), le
héros part en province, « à la
recherche des doux parfums de Toscane et des champs
de lavande », dans une cité du Sud. Mais
la ville reste la ville et y trouvera-t-il le moyen
de révéler son destin derrière
les vieux murs ensoleillés ?
Dans le même esprit, « Un bonheur éphémère
» (n°30) nous conte l’arrivée
dans une ville méditerranéenne de l’héroïne
qui fuit sa banlieue grise. L’enchantement vire
bientôt au désarroi et le soleil paraît
vite source d’un bonheur bien artificiel.
Beaucoup d’humour dans « Un bain de jouvence
» (n°25), quand deux aïeuls bretons
sont obligés d’émigrer vers Argenteuil.
En un récit bucolique et imagé, l’auteur
applique à l’envers la maxime d’Alphonse
Allais et transporte la campagne à la ville.
« Le quartier » (n°47) décrit
une ville que l’on suppose africaine où
la narratrice recherche son père, ce qui va
l’entraîner loin de Lyon « où
elle ne peut plus vivre en paix ».
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2.8 La ville, lieu de rencontre :
Dans « Premier rendez-vous » (n°23),
l’auteur raconte avec humour le rendez-vous
de Monsieur Jean et d’Hortense dans une ville
dont il nous fait pénétrer progressivement
l’intimité et qui semble bien vide en
cette soirée de remise des prix du concours
de nouvelles … De quelle ville peut-il bien
s’agir ?
Dans « Voyage retour » (n°59), Jacques
fait la connaissance de Célestine dans un bistrot
de quartier oublié de la périphérie
de la ville. En la guidant vers la gare, puis en la
suivant dans le train et en atteignant une maisonnette
où quelques couples dansent, il remonte son
passé pour découvrir qu’il rêvait
en fait de sa mère, « petite blonde à
l’angoisse contenue, au tailleur strict et aux
gestes retenus des femmes du monde des années
cinquante », et de son frère trop tôt
disparus.
Dans « Lucile » (n°17), l’auteur
déroule, sous forme de journal, la vie d’une
jeune femme solitaire qui croise un jour le beau Manoel
auquel elle succombera au son du fado.
« La quête de Simon » (n°36)
évoque le coup de foudre dans le métro
entre Simon et une jolie étudiante qui se révélera
être sa voisine de palier.
La ville peut être à la fois lieu de
rencontre et lieu de rupture comme dans « Nord
» (n°31), où le héros évoque
magnifiquement Hambourg, l’hiver, dans l’atmosphère
de son désenchantement : « Je reste un
long moment collé à la fenêtre.
Je regarde la ville qui devient de plus en plus blanche
sous l’effet de la neige qui s’affale
en furie et de plus en plus désespérante
sous l’effet de ma sensibilité qui étouffe
et se noie sous ce linceul de poudre glacée
». Il va quitter Karen et ses souvenirs pour
rejoindre le Paris de sa jeunesse : « Dans cette
gare garce, Karen m’embrasse pour la dernière
fois en faisant imperceptiblement passer une larme
de sa joue à ma joue, glisse et passe, pâle
limace de glace… ». Mais la capitale qu’il
imagine existe-t-elle encore?
Dans « Chemin des liesses » (n°61),
le narrateur aborde par hasard une ville qu’il
ne connaît pas en descendant du train par erreur.
Il parcourt cette cité triste jusqu’au
moment où il croise le regard d’une femme
derrière sa fenêtre. Leur chemins vont
se rejoindre un instant avant que le vent qui «
règne en maître n’emporte les souvenirs
avec lui ».
Dans « Merci S.L. » (n°37), l’auteur
nous fait vivre une nuit de rencontre entre un cadre
arrivé trop tard pour trouver sa chambre d’hôtel
et une belle paumée qu’il abrite dans
sa BMW afin qu’elle y cuve sa beuverie. Elle
se révélera être la chanteuse
vedette à l’affiche. C’est une
belle description d’une ville la nuit : «
La lune jouait à cache-cache avec les nuages
et faisait clignoter sur les balcons les gros boutons
blancs des antennes paraboliques ». «
Les feux tricolores se faisaient l’habit de
clown de cette rue ordinaire en pardessus mouillé
».
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3) En dehors ou à la limite du thème,
certaines nouvelles s’articulent autour d’autres
sujets de natures diverses :
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3.1 Les transports
: Dans « Au fond » (n°18),
l’héroïne dialogue avec elle-même
dans l’enfer asphyxiant des transports souterrains
et ne retrouve la vraie vie qu’à la surface.
« Rédemption » (n°11) se déroule
dans le métropolitain où le héros
croise une femme morte assassinée.
3.2 La vieillesse et la maladie :
Par son très beau texte intitulé «
Effraction douce » (n°51), l’auteur
nous conte la tragédie d’une vieille
femme malade qui croit en permanence être l’objet
de violations de son intimité.
3.3 Le chat : « Histoire de
ma vie » (n°32) raconte un épisode
de la vie de George Sand par la voix de son chat.
Dans « 14 Juillet » (n°45), Oscar,
dérangé dans son farniente ensoleillé,
va à la rencontre de Clémentine qu’il
croise devant l’étal du poissonnier.
3.4 Les technologies du futur : «
Délices du futur » (n°14)
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4) Les derniers textes peuvent être
classés par genres :
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4.1 Les polars : « Rumeur »
(n°2) est un très beau texte qui nous conte
les états d’âme d’un tueur
à gages qui va finalement choisir d’exécuter
son commanditaire, « faisant le deuil du monde
rapace pour vivre entre les myrtes et les cistes du
maquis », « laissant ainsi à ce jeune
gars malhonnête une chance d’atteindre l’autre
rive de la grande bleue ». C’est en même
temps un bel hymne à la Corse et aux paysages
de France qui se déroulent devant nos yeux comme
dans un livre de photographies.
Dans « Au poulet royal » (n°60), nous
partageons la vie d’un policier qui est confronté
à un cambriolage et se trompera finalement de
coupable.»
Dans « Quel entêtement » (n°54),
Anaïs part en guerre contre les promoteurs qui
lorgnent un terrain qu’elle va défendre
corps et âme.
« Le macaque » (n°58) évoque
une ville africaine, « cité bidonville
au charme émouvant » que la narratrice
doit quitter pour revenir au pays des blancs. Une dernière
visite sur la place du marché central lui fait
rencontrer Onana, le danseur envoûté, dont
il ne faut pas fixer « les yeux verts qui n’arrêtent
pas de bouger ». Après son retour, elle
entendra à nouveau parler d’Onana dans
le cadre d’un meurtre crapuleux … |
4.2 Les récits d’enfance :
« Le cri » (n°26) ; « Amicalement
vôtre » (n°53) |
4.3 Les récits à tendance psycho
sociologique :
« Suivons le destin finalement » (n°35)
décrit la solitude d’un homme SDF qui observe
ses concitoyens pour en tracer les portraits psychologiques.
Dans « Vivre avec l’environnement, vivre
avec son environnement » (n°5), l’auteur
fait l’apologie d’un programme d’urbanisme
privilégiant le respect des plus faibles. |
4.4 Les récits amoureux :
« Vert sombre » (n°38) évoque,
en un monologue élégant, une rupture et
la recherche vaine d’un regard consolateur.
Dans « Lucien » (n°28), le clochard
osera-t-il demander l’aide de Marie-Jo du Samu
social ?
« Le bonheur est dans la ville » (n°43)
raconte l’histoire d’amour entre Béatrice
et Charles le clochard avec lequel elle a partagé
son sandwich dans le jardin du Luxembourg.
« L’entrelacs » (n°20) décrit
les états d’âme d’une veuve
qui découvre, dans les documents laissés
par son mari décédé, un manuscrit,
lequel deviendra la passerelle qu’elle utilisera
pour accéder à la ville imaginaire qu’il
a inventée et qu’elle va s’approprier.
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4.5 Les récits fantastiques :
« Les yeux jaunes » (n°42) : une paire
d’yeux jaunes devenant ceux d’un chat,
des policiers violents, une trafiquante qui disparaît,
une demeure aux multiples fenêtres, une clef
en or, des papiers perdus, tout s’entremêle
dans cette étrange histoire …
« La dame en blanc » (n°3) évoque
la rencontre d’une femme en blanc et d’un
automobiliste bloqué par l’orage. Elle
se révélera être « un maître
du temps ».
A signaler dans cette même catégorie
« Sur le chemin de lumière » (n°44).
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Une grande richesse d’écriture
émaille ce concours 2004. Il convient de saluer
et de remercier tous les auteurs, qu’ils soient
récompensés ou non. C’est l’objectif
essentiel de ce sommaire florilège.
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