UN NOUVEAU PROGRAMME DE CONFERENCES POUR 2008/2009
Stéphane Saliège inaugurait le samedi 27 novembre 2008 le second cycle des Conférences de Saint-Leu organisé par l’association des Amis de la Bibliothèque Albert Cohen.
Dans un nouveau cadre plus chaleureux, celui du salon de thé de la place de la Forge « Nulle Part ailleurs », un public fidèle et passionné s’était rassemblé pour entendre son exposé sur
« la Question Tibétaine ».
Stéphane Saliège a rappelé les données géographiques majeures de ce territoire (enclavement, altitude, position de carrefour, ressources naturelles, hydrographie…), qui explicitent en grande partie les enjeux stratégiques dont il fut et reste l’objet depuis des siècles.
Il a ensuite présenté les spécificités du bouddhisme tantrique qui est au cœur de l’identité du peuple tibétain.
Une redéfinition essentielle des données territoriales a permis de clarifier, entre autres, les notions de Tibet dit historique, et de Région autonome du Tibet.
L’histoire longue et complexe du peuple tibétain a ensuite fait l’objet d’un panorama allant de l’unification de l’empire tibétain au 7° siècle sous Songtsen Gampoen jusqu’à la période récente des relations complexes et sanglantes entre la République Populaire de Chine et le peuple tibétain, marquées par l’invasion chinoise de 1950 et les massacres de 1959.
La mise en parallèle de l’évolution des dynasties chinoises et notamment la prise de contrôle, à différentes époques, par les Mongols puis par les Mandchous (sous les Qing au 18°siècle) de l’empire chinois a permis de mieux expliciter certaines ambigüités dans l’appréhension de la question controversée du Tibet dans le monde occidental ( vassalité reconnue, pouvoir partagé entre Dalaï lama et Panchen lama,…).
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Stéphane Saliège a détaillé la période récente en insistant sur le rôle de l’actuel quatorzième Dalaï lama, rôle souvent, là encore, surdimensionné ou déformé parce qu’appuyé sur des données trop passionnelles.
En explicitant les éléments objectifs sur lesquels se fonde la Chine pour revendiquer le Tibet, Il n’a pas oublié de prendre en compte l’importance que peuvent jouer les autres minorités chinoises dans le contexte tibétain. |
Une solution pacifique sera-t-elle trouvée au problème tibétain, avec ou sans l’actuel Dalaï lama, dont la succession est un des facteurs clés ? Tel est l’enjeu pour ce peuple attachant, qui est le jouet, comme il le fut, à de nombreuses reprises dans son histoire, de données géostratégiques qui le dépassent. |
Tout pourra-t-il être fait par la communauté internationale pour éviter le renouvellement du drame de 1959 et permettre à la culture tibétaine de survivre face à la densification volontaire de la présence des Hans sur leur territoire ? |
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